Camarades, l'heure est grave...

Ca se voit, parce que j'ai mis ce costume... croyez-moi, si l'heure n'était pas grave, je n'aurais pas accepté d'avoir l'air aussi ridicule....

L'heure est grave, disais-je donc, et ce soir, j'en appelle, non pas à votre tendresse, ça serait insulte à journaliste.... Non, ce soir, j'en appelle à votre esprit patriotique pour sauver la Genferei…

Bien sûr, cette année encore, nous avons eu des Genferei d'exceptions : Pour le comité secret, le choix a été difficile tant le nombre et la qualité des bourdes étaient au rendez-vous....

Mais les brillantes défenses de nos conseurs et frères que vous allez entendre tout à l'heure ne doivent pas nous voiler la face : le futur de la Genferei est en danger ! Il y a des signes !

Pensez plutôt à celle que nous avons raté cette année :

Nous avions à portée de vote, la Genferei Ultime ! Le graal de la bévue, l'apogée des gaffeurs, le Nirvana de la boulette, la Terre promise du peuple des râleurs...

Et nous avons bêtement accepté la Constitution !!!!!!

Comment avons-nous pu la laisser s'échapper, celle-là ???? Que s'est-il passé ???? Les Genevois deviendraient-ils mous de la Genferei ????

Je ne veux pas, ce soir, pointer du doigt l'un ou l'autre des médias trop complaisant représentés ici... Nous savons tous que le 4ème pouvoir pèse plus sur les votes de secret story que sur la vie politique du pays... Ce que je veux, ce soir, c'est faire sonner le tocsin !

Où sont les Genferei d'antan ?

Où sont passés les votes successifs et contradictoires sur la traversée de la rade ?
Quid du gouvernement monocolore ?
Reverrons-nous, un jour, des observateurs parlementaires expliquer à la police comment gérer une manif anti G8 ?

L'histoire le prouve : à travers les siècles, malgré les hordes d'invasions de protestants, de saisonniers, de roms, de frontaliers… Toujours, Genève a été fidèle à elle-même et a produit chaque année de son histoire des Genferei d'exception...

Et là, nous en avons raté une des plus belles... Nous avons échoué... Ce soir, donc, je suis donc inquiet !

Camarades : Reveillons nous !

Car si nous n'y prenons garde, nous devrons peut-être bientôt nous salir les mains et quitter notre confortable rôle de spectateur privilégié de l'habituelle débacle genevoise

La critique est aisée, l'art est difficile, mais nous sommes prêts

Lorsque la patrie appelle, le comité secret répond : Présent ! Et s'il le faut, nous irons jusqu'à faire l'ultime sacrifice pour la grandeur de Genève : nous ferons la Genferei nous-même !

Le plan est prêt, les dispositions sont prises :

Sans trop dévoiler le secret (nous pourrions le faire, mais après il faudrait vous tuer, ce qui pose le problème de l'exécution ultérieur du plan susnommé), sachez que nous envisageons de mettre à profit la période de reproduction de la Genferei, cet automne

Oui, la Genferei, comme vous le savez, se reproduit... Elle fait des petits, pond des oeufs, tisse des cocons, chaque automne, tous les quatre ans... Les larves éclosent, et en à peine quelque mois, de toutes petites mignonnes Genferei voient le jour, poussent leur premier cri, font leur premières gaffes... On peut les entendre, derrière leurs petits bureaux, avec leurs petits micros... Léman Bleu, lors de leurs magnifiques documentaires animaliers, nous donne à voir et à entendre ces prémices de catastrophes, ces embryons de tsunamis... Ne sont-elles pas mignonnes ?

Et bien, c'est là que nous avons décidé de frapper !

Chaque journaliste recevra une enveloppe scellée, avec les résultats des élections qu'il devra donner dans son media, chaque résultat étant bien entendu différent des autres.
Un plan imparable, une Genferei historique... concoctée avec notre alliée de toujours : La chancellerie !
Mais vous l'admettrez : c'est un plan de secours à n'utiliser qu'en tout dernier recours !

C'est une mesure désespérée, car l'an prochain, nous serions obligé de nous remettre à nous même le prix Genferei, et, il faut l'admettre, nous atteignons ici les limites du bord de la mauvaise foi... et pourtant, au comité secret, je peux vous jurer que les bords sont larges !

Camarades, Reveillons-nous, disais-je donc !

Jurons, ce soir, que jamais nous n'aurons a appuyer sur le bouton nucléaire de l'auto-Genferei !

Resaissons-nous ! Et tous ensemble, marchons vers un avenir radieux, remplis par l'espoir qu'un nouveau gouvernement et un nouveau parlement porteront, en eux, les germes d'un renouveau de la Genferei !

Après 4, 8 voire 12 ans de bons et loyaux services, la législature actuelle montre des signes de fatigue… Elle semble avoir épuisé toutes les absurdités, tous les non-sens possibles, elle nous a amené au bord du désespoir ! Soyons sûrs qu'avec sa sagesse légendaire, le peuple genevois choisira des députés et des Conseillers d'Etats qui nous feront faire un grand bon en avant !

 

Nous y avons concentré tout notre savoir faire… une véritable vitrine de Genferei !
Avec la rue de l'Ecole de Médecine, c'est le bruit des bars et l'odeur du Gazoil… Au Râlomètre, la rue recueille presque un 100 % de mécontents, y compris et surtout après une série de mesures prises par notre gouvernement !
Tout un poème sur à peine un kilomètre…
Et pour nous en narrer les propos de bistrots et klaxons de chauffards, ils sont venus en connaisseurs, en praticien et voisins de ladite rue ! Mesdames et Messieurs, un tonnerre d'applaudissement à ces deux courageux journalistes, engraissés par vos impôts… dépéchez vous de les apprécier avant que le Conseil fédéral ne prenne exemple sur la Grèce et ferme la RTS : Mathieu Cupelin et Jordan Davis !!!

Plaidoyer :

 

Mathieu Cupelin et Jordan Davis poussent la chansonnette pour défendre la rue de l'école de médecine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quelques notes :

 

Vous les avez adoré dans la défense des personnes âgées… Ils vous ont fait mourir de rire à la Constituante… 50 ans de carrière dans le comique, et un humour qui n'a pas pris une ride…
Surtout à force de ne pas sourire…. !
Les voici de retour, à la demande générale, dans ce qui promet déjà d'être un de leur plus grand succès : J'ai nommé, Grobet et Spielmann dans : « Un ticket TPG pour deux votes »
Et pour défendre ce chef d'œuvre, Mesdames et Messieurs, nous avons ici la présence unique et exceptionnelle, pour la première fois, d'un journaliste de référence, qui écrit à Genève mais est lu dans toute la Suisse romande…. Voire au-delà, parfois….
Entre ici… Marc Moulin, avec ton cortège de cheveux joyeux… et fais nous rire !

Plaidoyer :

L'initiative sur les tarifs TPG, Genferei dont je plaide la cause, constitue un cafouillage inconcevable sans le savoir-faire de toute la communauté́ genevoise.
L'Avivo en a posé́ la première pierre. Splendeur nostalgique, son texte évoque un temps béni: Christian Grobet était au pouvoir et les TPG des années 80 bossaient dans leur coin, sans partenaire, fixant seuls leurs tarifs.
Le dit Grobet n'ayant pas rajeuni depuis, les initiants font des cadeaux aux vieux, sans trop préciser qui paiera, et ils sacrifient les jeunes tout en expliquant que non, pas du tout, selon un argumentaire que seul son auteur Jean Spielmann a compris.
Signe de l'extrême limpidité́ du texte, il fallut en déposer deux versions, ce qui corsera l'affaire.
Entre autres curiosités, l'initiative instaure un billet journalier à 10 francs qui ne serait valable qu'une heure. Comme profane, on pourrait y voir une escroquerie. Ce qui est carrément pénal.
Qu'à̀ cela ne tienne. L'Avivo ne retire pas son initiative et charge le parlement de corriger son texte mal torché. Il arrive un grand âge où on ne peut plus gérer tous ses besoins et c'est aux autres d'essuyer. Essuyer les plâtres, je précise.
Les autorités n'ont pas vu dans tout cela une raison d'invalider, au moins partiellement, le texte. Sept conseillers dʼEtat et cent députés alimentent donc à leur tour la machine infernale.
Quant au fond, le contexte favorisait une belle cacade. On venait d'augmenter les prix tout en lançant un nouveau réseau dans un désordre incroyable qui lui a valu le prix Genferei 2012. Les TPG n'ont pas lésiné́: ils sont allés jusqu'à̀ créer eux-mêmes les bouchons dont ils étaient victimes - reprenant une vielle recette des automobilistes. Le réseau choisi jouissait en plus d'une popularité́ très relative.
Bref, personne ou presque nʼa vu le risque politique d'une initiative qui menaçait tout de même de faire imploser la communauté tarifaire. Le parlement l'a balayée sans contreprojet et puis tout le monde est parti se coucher. Et on a complètement oublié de faire campagne.
Alléché par un titre prometteur d'une vie moins chère, le peuple a pris la relève afin que la logique du désastre soit menée jusqu'à̀ son apothéose: ce splendide oui à 55,8%.
Puis, grâce à des recours, le pouvoir judiciaire a pu prêter main forte. Le texte soumis au peuple n'était pas le bon! Cette perle découle des exploits conjugués de la chancellerie - qui a commis deux erreurs - et du service du Grand Conseil qui en a commis une autre.
Grâce à un autre recours émanant des initiants, on ignore maintenant si on revotera ou pas. Je vous laisse imaginer l'inconfort pour le budget des TPG, leurs jolies machines à billet ou leurs rapports avec la communauté́ tarifaire.
La confusion est totale et son potentiel immense. Car pendant quʼon démêlera ce fatras, on occultera tout débat de fond sur la mobilité́ - laquelle continuera de semer la zizanie dans la rue. Je vous supplie donc de plébisciter cette Berezina, pour les dégâts déjà̀ commis et pour ceux qu'elle fera encore.
Reste une question: à qui remettre les lauriers de cette œuvre collective? Je propose le premier citoyen du canton, qui incarne la population entière! Le président du Grand Conseil, Gabriel Barrillier, nʼa certes guère de responsabilité́ dans cette affaire, mais à Genève on préfère trouver des boucs-émissaires plutôt que des solutions, et ça aussi, c'est de la Genferei!
Vive lʼAvivo, vive les TPG, vive nos élus, vive le peuple, vive Genève!

C'est ensuite un torride Tango qui va être joué devant vous : au son des accordéons des musiciens qui venaient autrefois réveiller les passagers des TPG… c'est je t'aime, moi non plus… Je t'invite, mais t'entre pas…. J'y vais, et j'ai pas peur…. T'as pas le droit…. Mais si… T'es coupable… mais non… c'est çui qui le dit qui y est… T'ar ta gueule au TF !
Une partition endiablée, où l'on a pas encore défini qui, de Rémy Pagani ou du Conseil d'Etat, menait la danse… de quoi se marcher sur les pieds, s'encoubler dans l'arrêté du tribunal et s'étaler tous ensemble devant les yeux ébahis du public… Et ce soir, dans le rôle du chef d'orchestre, en direct de notre pravda nationale, veuillez acceuillir Olivier Francey, qui n'est pourtant pas un frontalier !

 

Plaidoyer :

Harry Potter à la rescousse de Rémi Pagani...

Sans les juges Deveaud et Geiger, jamais nous n'aurions su comme c'est fun de travailler à l'Etat ! Grâce à eux, nous savons désormais que les bonnes blagues fusent à la cour des comptes : Ah ah ! Moi je cache la clé de ton bureau ! Hi hi, moi, je vais dire au chef que t'as dit des bêtises aux journalistes… Pouf ! Pouf ! on va voir qui c'est le plus fort entre nous deux… Ho Ho ! Surprise, j'ai posé un seau sur le sommet de ta porte ! Je vous jure, ça fait envie, tellement on s'amuse !

Cette histoire d'eau va donc nous être racontée par deux charmantes jeunes femmes : elles viennent directement de la rédaction la plus à l'ouest du canton … Pauline Cancela et Laura Drompt

 

Plaidoyer :

 

Un seau, un chapeau de cow-boy, des pistolets à eau... une vraie cour de récré !!!

 

 

 

 

 

 

Lauréat de la Genferei 2013 :

La cour des comptes

défendu par Pauline Cancela et Laura Drompt